
Dans ce blogue, vous aurez la chance de lire un texte d’un jeune homme de la MRC de Montmagny. Celui-ci préfère garder l’anonymat, ce que nous allons respecter. Cependant, cette personne est un modèle de courage. Il a su se relever, devant des difficultés qui l’ont bousculé, pendant longtemps. Il se relève tout doucement et il nous prouve par son écriture, le talent qu’il possède.
Sache que nous sommes très fiers de toi!
L’inévitable naufrage
Un nouveau-né qui découvre ses sens. Un jeune garçon qui découvre son entourage. Un jeune homme qui découvre son monde. Un homme qui découvre le monde. Un vieil homme qui est maintenant… heh… perdu.
Perdu dans l’espace infini.
Je tente de comprendre tout ce qui m’entoure, tout ce qui existe. Je le vois. Je l’entends. Je le touche. Je le sens. Je le goûte. Toutefois, je ne le comprends pas. Je suis perdu.
Perdu dans l’étendue infinie.
Je me tends vers le nouveau. Un vaste espace que je découvre. Que j’assemble les morceaux d’une vérité qui me semble véritable. J’explore ces lieux et histoires où s’animent des étoiles magnanimes auxquelles mes congénères accordent une importance exorbitante. Je vogue dans ce bouillon de concepts. Je tangue dans ce bouillon d’idéaux. Mais… je m’égare peu à peu des magnifiques astres… physiquement… et conceptuellement. Personne pour me rattraper. Un système pour me pousser. Je suis perdu.
Perdu dans l’horizon infini.
Tant d’informations se condensent en mon être. À chaque jour qui passe, je me sens plus lourd. Je me force à avancer, mais le poids me rend telle une enclume. Je deviens ce que mes congénères espèrent de moi. J’avance vers cet idéal tant escompté. Je me retourne pour contempler mes accomplissements, mais je ne vois que des instruments aratoires défaisant mon histoire en catégorisant ce qui était autrefois palpitant en insignifiant. Je m’effrite. Le bouillon de concepts et d’idéaux se fait plus pressant. Les vagues à lames me cognent. Les vagues à rêves me meurtrissent. Mes manœuvres se font plus petites, plus restreintes. Les accostages sont devenus des touages. Je perds en certitude. Je gagne en inertie. Je stagne. Je coule. Je suis perdu.
Perdu dans l’abysse.
J’ai vécu sur les vagues que le monde a proposées. Les beaux moments, les mauvais moments, je les ai accumulés. L’amitié, la famille, l’amour. La rivalité, l’échec, le regret. Les pointes sèches, j’en ai senti me graver. Maintenant, j’en suis farci. J’en suis pétri. Je n’ai plus d’air. Je m’étouffe. Je m’abîme. Tel le Titanic, je sombre dans le néant.
Je suis… hehhhhh~…
Perdu.